Après le Noroeste, voici notre deuxième passage en Argentine. Et un de ceux que nous attendions le plus ! Oui, à partir de là, commence notre découverte de la tant rêvée Patagonie. Nous arrivons en fin d’après-midi à Bariloche, ou San Carlos de Bariloche de son vrai nom. La ville a des allures de stations de sport d’hiver à l’architecture suisse. D’ailleurs, les spécialités ici sont le chocolat, la fondue et les bières artisanales. Mais ce sont les paysages autour de la ville que nous avons préférés : lacs, montagnes, forêts… Nous y avons passé 6 jours et voici ce que nous avons fait !
Visiter Bariloche
L’ensemble de la ville n’est pas très joli même si quelques coins sont quand même sympa. Il y a notamment le Centro Cívico, place principale de la ville qui est ouverte sur le lac Nahuel Huapi et dont l’architecture fait penser à un petit village des Alpes. Ici, la pierre et les rondins de bois sont à l’honneur. Le soir en été il y a des animations de toute sorte. En journée, on peut même se faire prendre en photo avec un saint-bernard flanqué de son tonnelet de schnaps. Très peu pour nous.

Sur la même place, on a visité le museo de la Patagonia dont l’entrée coûte 80$Ars (2€). La faune et la flore de la Patagonie y sont très bien détaillées. On se rend compte qu’on a déjà vu pas mal de spécimens ! À l’étage, une foule d’explications sur la région et sur les indiens Mapuche dont la majorité a été décimée par les colons et dont les descendants se battent encore aujourd’hui pour garder leurs terres.

La catedral néogothique Nuestra Señora del Nahuel Huapi est jolie à l’extérieur mais à l’intérieur, elle est faite de gros blocs de béton !

À Bariloche, on a aussi goûté à de nombreuses spécialités, mais il y a tellement d’endroits qu’on consacre le paragraphe ci-dessous à cela.
Gastronomie
La gastronomie argentine, on aimait déjà bien, mais la spécificité à Bariloche c’est que de nombreux suisses, allemands et italiens s’y sont installés. Un petit mélange sympa qui se reflète bien dans la nourriture.
Le chocolat
Avenida Mitre est la « rue du chocolat ». Une dizaine de chocolatiers artisanaux (un peu plus pour certains un peu moins pour d’autres) ont leurs enseignes dans la rue principale de Bariloche. La spécialité qu’on retrouve partout est le chocolate en rama, sorte de morceau de chocolat en forme de bûche. On y trouve aussi des bombones (pralinés) et des morceaux plus simples. Les argentins et les sud-américains en général adorent le sucre. Dans la plupart des chocolateries, le chocolat noir se fait discret.
Notre chocolaterie préférée : Mamuschka
Ici, il existe la plus grande variété de chocolats noirs. Bien sûr les amateurs de chocolat au lait et blanc ne seront pas en reste. Il s’achète au kilo (1400 $Ars) ou dans des petites boîtes.
L’enseigne fait aussi salon de thé. On conseille le chocolat chaud qui est épais juste ce qu’il faut. Un goût de reviens-y.
Autre chocolaterie : Rapa Nui
Nous n’avons goûté que des échantillons mais ils étaient très bons, même si un peu plus sucrés que chez Mamuschka. L’avantage de ce magasin est qu’il est immense et qu’il regroupe dans un même lieu une épicerie, un chocolatier, un glacier, un salon de thé et une patinoire !
Les glaces
Tous les chocolatiers font aussi glaciers. Celui qui nous a donné le plus envie était Rapa Nui qui propose une plus grande variété de glaces et sorbets. On a pris un pot de 2 parfums pour tous les deux car on connait les quantités argentines. En Argentine, la spécialité est le dulce de leche (semblable à la confiture de lait) et à Bariloche, c’est le chocolat. Nous avons donc opté pour le dulce de leche clasico et le chocolat cacao 80% qui était absolument délicieux. Et d’habitude, je n’aime pas trop le chocolat en glace.
Bière artisanale
Bariloche foisonne de micro-brasseries qui proposent une grande diversité de bières. Les cartes détaillent couleur, degré d’amertume, teneur en alcool et parfums. On a bien aimé la terrasse de Manush.
Après cette interlude gastronomique (et avant que certaines personnes ne croient qu’on ne fait que boire et manger) revenons-en à l’essentiel de ce voyage : la découverte de superbes paysages. La bonne nouvelle c’est que la plupart sont accessibles depuis un bus public de Bariloche.
Péninsule Llao Llao
À savoir, les argentins prononcent « chao chao » car tous les « y » et « ll » sont remplacés par des « ch » chuintés dans la majorité (pardon, la machorité) du pays. Il faut s’y habituer au début. Llao Llao est une péninsule à l’ouest de Bariloche, bordée par le lac Nahuel Huapi, faite de plages, d’îlots, de chalets en bois sur fond de montagnes enneigées.
Cerro Campanario
C’est la balade avec le meilleur ratio effort/récompense. On a le choix de monter en haut de la colline en télésiège (payant) ou par un sentier assez raide de 30 minutes mais gratuit. De là-haut, on a un joli point de vue sur le lac Nahuel Huapi, le lac Moreno et les montages. Une balade à ne pas manquer.

Comment y aller : prendre le bus n°20 et sortir au cerro Campanario. Privilégie d’y aller le matin et de ne pas en partir trop tard le soir. Les bus du soir sont tellement pleins des touristes qui reviennent du parc Llao Llao (terminus) qu’ils ne s’arrêteront même plus pour te prendre. Une bonne option consiste à commencer par le cerro et à continuer par le parc ci-dessous.
Parque municipal Llao Llao
C’est le bout de la péninsule Llao Llao. C’est un ensemble de collines boisées avec plusieurs chemins de randonnées de difficulté facile à moyenne. On en a fait tout le tour en 5h en montant au mirador du cerro Llao Llao d’où on a une vue spectaculaire sur les montagnes. Idéal pour pique-niquer.




Comment y aller : prendre le bus n°20 et sortir à Puerto Pañuelo, de là marcher une dizaine de minutes pour atteindre le point de départ des sentiers. Nous, on s’est trompé et on est resté dans le bus jusqu’à l’arrêt suivant qui est en fait l’hôtel de luxe Llao Llao. On en a profité pour y jeter un œil. C’est sympa mais même le café est hors-budget ! Dommage !
La route des 7 lacs
Au nord de Bariloche, la mythique ruta 40 longe une succession de lacs entre Villa la Angostura et San Martin de los Andes. L’idéal est de louer une voiture sur deux jours pour ne pas être pressé par le temps. Le premier jour, nous sommes partis de Bariloche pour arriver à San Martin de los Andes, un charmant petit village, où nous avons passé la nuit.

Le lendemain, nous avons pris une route alternative en passant par Villa Traful et en redescendant par la route 237. Malheureusement la météo n’était pas toujours avec nous. Au final, on est content d’avoir faire la route mais les paysages ne nous ont pas scotchés. On a préféré la péninsule Llao Lao. Il faut dire qu’on voit tellement de belles choses depuis le début de ce tour du monde !

Faire du kayak sur le lac Nahuel Huapi
Ce dernier jour à Bariloche, le thermomètre affiche 26 degrés !(6 jours avant, quand on est arrivé, il neigeait !) En prenant le bus jusqu’au cerro Campanario le premier jour, j’avais repéré des plages sympas le long du lac. J’ai donc proposé à Flavien de faire du kayak pour profiter du beau temps. On s’est arrêté à Playa Bonita et on a loué un kayak à l’unique loueur de la plage : 1100$Ars (18€) l’heure tout de même ! Mais on a passé un super moment sur le lac. L’eau était limpide, froide aussi, et les sommets enneigés sur les montages en face apportent une dernière touche sympa à la sortie.

Autres activités autour de Bariloche
On a que l’embarras du choix quant à savoir comment occuper ses journées autour de Bariloche ! Là encore, on aurait pu y rester plus longtemps pour faire des randonnées dans le parc national Nahuel Huapi ou encore monter jusqu’au sommet du cerro Catedral ou aller au cerro Tronador (à 3h de Bariloche). Mais le reste de la Patagonie nous réserve encore beaucoup de choses et on profite de quelques jours à ne rien faire. A part manger du chocolat bien sûr 😊

Infos pratiques
Où manger à Bariloche ?
Pour un casse-croûte : panaderia Trevisan. Les sandwichs sont grands et vraiment pas chers (80$Ars le plus gros). Une option facile pour les sorties.
Pour manger une bonne viande : El Boliche de Alberto. La pièce de bœuf saignante à souhait, c’est ici. Il y a plusieurs restos dans la ville dont certains qui sont spécialisés dans les pâtes fraiches, on a goûté mais on a moins aimé. Attention, pas de résa possible et la file s’accumule dès l’ouverture à 20h. Sois ponctuel.
Pour boire une bière : Manush. L’intérieur a cette déco cosy et chaleureuse des bars irlandais et il y a une terrasse agréable dehors. Belle carte de bières. On peut aussi y manger mais on n’a pas testé.
Pour le goûter : comme précisé plus haut, les adresses ne manquent pas. On recommande Mamuschka pour les chocolats chauds et les pâtisseries mais il n’y a pas beaucoup de places assises contrairement à Rapa Nui.
Où dormir à Bariloche ?
Periko’s : un hostel hyper sympa et à deux cuadras du Centro Civico. La salle commune est agréable et la cuisine est d’une propreté irréprochable. Egalement un jardin baigné de soleil. On a tout de même payé 1800$Ars pour une chambre double avec sdb privée mais les lits en dortoir valent 600$.
Transports
Se déplacer à et dans les environs de Bariloche : il faut se procurer une carte Sube. Celle-ci s’achète au terminal de bus et dans de nombreux kiosques dans la ville. Pour la recharger, cela se fait dans les mêmes boutiques.
Bus Puerto Varas – Bariloche : les bus partent le matin vers 8h et arrivent à Bariloche à 16h. On a payé 1000$Ars.
Bus Bariloche – El Chalten : peu de compagnies font le trajet. Nous avons pris Taqsa Marga depuis Esquel (mais elle part depuis Bariloche). Prix : 3300$Ars. Départ depuis Esquel à 11h10 et arrivée à El Chalten à 7h le lendemain matin.
Sur la route d’El Chalten
Entre Bariloche et El Chalten, nous avons fait un stop à Esquel pour visiter le parc national de Los Alerces. Ce parc national a été créé en 1937 avec l’objectif principal de protéger les forêts d’Alerces (mélèzes). Il compte de nombreux chemins de randonnées entre forêts, lacs et montages. On peut également y camper.
Se rendre au parc national : 1 bus par jour partant du terminal de bus d’Esquel à 8h, et 1 seul retour vers Esquel. L’horaire dépend du point de chute dans le parc. Prix: 500$ A/R

Il n’existe pas de carte de randonnées. On a décidé de se faire déposer au niveau du lago verde car on nous a conseillé le sendero de la laguna escondida et le viejo Lahuan.
On a commencé par la laguna escondida car il donne soit-disant accès au plus beau mirador du parc. Cela doit surement être le cas mais l’accès était fermé à notre passage. Et la lagune cachée… devrait le rester car elle ne vaut vraiment pas le détour (surtout après une montée aussi raide). En redescendant du mirador, on marche le long de la rivière Arrayanes jusqu’au pont où démarre le sentier du viejo Lahuan. Ce deuxième sentier est totalement plat et très agréable car il y a des panneaux explicatifs de la faune et de la flore tout du long et la couleur du rio en bas est sublime. De plus, on y voit quand même la star du parc : un Alerce ! Ouf !

Bon, on a un peu regretté notre escale à Esquel car le parc n’était pas plus beau que les environs de Pucon au Chili ou de Bariloche. De plus, l’excursion en bateau (4h AR) pour accéder au sentier de quelques centaines de mètres pour aller voir les plus vieux Alerces (2600 ans) est chère. Sans parler du fait que nous dormions dans un dortoir assez sale à Esquel avec une moquette pleine de tâches, de la peinture qui s’effritait, une pièce de vie pas propre… Bref rien de perdu selon nous si tu passes ton chemin.
Étape suivante : direction le sud de la Patagonie à El Chaltén pour randonner autour du fameux Fitz Roy
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