La région de Ninh Binh regorge de petits joyaux géologiques et de vestiges historiques perdus entre les pics montagneux aux parois recouvertes de végétation dense. Le passage dans la région a constitué un des moments forts de notre voyage au Vietnam.
Après un bus de nuit de 7h nous arrivons dans la petite ville de Tam Coc, dans la région de Ninh Binh. Oui mais voilà on était censé arriver à 6h du matin, ce qui nous convenait bien… Sauf qu’il est 3h du mat’ quand Flavien me demande de me réveiller et de me préparer car on va bientôt arriver. Un coup d’oeil à ma montre… mais il doivent se tromper c’est pas possible ! Et pourtant le chauffeur hurle « TamCoc Tamcoc TamCooooooc » et presse tous les touristes de sortir rapidos. L’anticipation, c’est pas leur fort ! Tout le monde se retrouve surpris et met un peu de temps à rassembler ses affaires. Alors comment te dire : je ne suis pas une lève-tôt, je ne suis pas rapide le matin et je suis bougonne quand je n’ai pas mon quota de sommeil… alors déjà que t’arrives avec 3h d’avance parce que tu roules comme un branque… tu vas nous laisser 2 minutes de plus garçon ! Nos sacs sont jetés sur le trottoir devant un hôtel miteux et le bus repart. On se regarde dans le blanc des yeux, la ville est déserte. Heureusement quelques touristes sont avec nous. On constate que notre guesthouse dispose d’un accueil 24h/24 d’après la réservation. On décide donc de s’y rendre… sauf que dans la nuit noire, sans beaucoup d’indication on se trompe de chemin. 20 minutes plus tard nous trouvons enfin le portail d’entrée. Nous l’ouvrons et rentrons dans la propriété. Nous discernons quelques bâtiments qui doivent être la salle commune. Nous arrivons en effet au niveau du restaurant et de la réception… déserte… On l’aime cette organisation vietnamienne ! 2 petits fauteuils en osier nous invitent à finir notre nuit ici. Mais étant dans un espace ouvert au milieu des rizières, les moustiques s’en donnent à cœur joie. Nous nous habillons donc en conséquence, nous badigeonnons d’anti-moustique et finirons notre nuit ici jusqu’à ce que la propriétaire débarque à 6h du matin, un peu surprise par notre présence, et nous donne notre chambre qui était disponible… Nous nous y reposerons une bonne partie de la matinée.
Naviguer en barque dans les karsts de Tam Coc
Une fois quelques heures de sommeil rattrapées et le « brunch » avalé, nous décidons de nous rendre à l’embarcadère de la ville en fin d’après-midi (une fois la vague de touristes à la journée passée) afin de louer une barque et de naviguer dans les paysages grandioses des karsts de Tam Coc !

Nous découvrons que nous ne sommes que tous les deux (et notre rameur) dans le bateau. L’excursion coûte 390 000 VND pour deux et dure 1h30. La première chose qui nous intrigue, c’est la méthode (assez originale) qu’ont les locaux de ramer… Ils utilisent leur pieds ! Après quelques centaines de mètres, nous découvrons ces falaises karstiques qui lèchent et plongent dans la rivière. Cette dernière est entourée de rizières. C’est sublime, on en prend plein les yeux ! On comprend tout de suite d’où lui vient son surnom de baie d’Halong terrestre. C’est exactement ça !

Gare aux bateaux-vendeurs
Au bout de 30 minutes un premier bateau nous accoste pour nous vendre des boissons. Il fait excessivement chaud mais nous avons de l’eau, nous déclinons. Mais la mamie à son bord à plus d’un argument dans son sac « For him ? Very hot. Very tired ! ». On résiste encore. Mais en effet ramer toute la journée dans ces conditions… Flavien se retourne (par principe) pour demander à notre rameur s’il veut boire quelque chose. Quelle question ! En même temps on s’y attendait mais bon on compatit. Près de 2€ la canette de soda, c’est un peu excessif pour ici mais trop tard, on est pris dans le filet. D’autres français, sur le chemin du retour nous souhaitent bonne chance… Euh on espère quand même pas que ça va être comme ça tout du long ! Nous reprenons notre périple et croisons en effet beaucoup de bateaux de vendeuses sur le chemin du retour, mais il est tard et on restera tranquille jusqu’à la fin. Ouf !
Nous passons parmi plusieurs tunnels naturels de longueurs variables et profitons toujours de ces beaux paysages. Ça fait 50 minutes, il est temps de faire demi-tour. On se croirait dans l’univers de King Kong, d’ailleurs ils ont tourné certaines scènes du dernier film dans le coin. De retour au port notre rameur demande un pourboire… pas de bol on lui a déjà donné (littéralement) à boire. On décline poliment : « He coco, si tu nous avais pas forcé à te prendre une boisson, ils auraient fini dans ta poche à la fin. » De manière générale, les vietnamiens sont très poussifs (voire agressifs dans certains cas) avec les touristes qu’ils prennent pour des distributeurs de billet. Il faut savoir rester ferme !

L’ancienne capitale de Hoa Lu, la démesure de la pagode de Bai Dinh et les grottes de Trang An
Le lendemain, nous louons un scooter (120 000 + 80 000 VND d’essence = 8€ en tout) à la guesthouse pour partir explorer les environs de la région.

Nous commençons par nous rendre dans le secteur de Trang An, un autre lieu pour faire du bateau dans cette baie d’Halong terrestre. Vu l’heure, les bus de touristes commencent à affluer. Nous décidons de revenir dans la soirée pour en profiter plus calmement, comme à Tam Coc. Sur la route, à peine quelques km après Trang An, en direction de Hoa Lu, je demande à Flavien de sortir de la route pour se perdre sur des petites pistes. Mon intuition était la bonne. Dans le secteur de l’hôtel Trang An bungalow, on tombe une nouvelle fois sur des paysages sublimes, d’un calme olympien. Un vrai havre de sérénité. On pourrait y rester plusieurs jours à déconnecter complètement.

Le temps de flâner, de prendre quelques photos, et nous partons à la découverte de la cité de l’ancienne capitale de Hoa Lu (entrée 15 000 VND, parking 10 000) dont il ne reste que deux petits temples bien conservés.

Nous poursuivons avec la pagode de Bai Dinh. Le plus grand temple bouddhiste du sud-est asiatique. Nous laissons le scooter au parking surveillé pour 15 000 VND. Le temple en soit est gratuit mais situé à 3 km du parking. Pour gagner du temps, on opte pour le service navette électrique à 30 000 VND par aller et par personne. Il nous dépose à l’entrée de ce dernier. On ne s’attendait pas à ça. S’il est relativement récent (inauguré en 2010) tout pourrait laisser croire qu’il est plus ancien. Le béton a été habillé de bois, les parcs entre les temples sont immenses, les bouddhas sont partout, notamment dans les allées bordant les parcs. Le temple principal en accueille un qui pèse 150 t !
Ce temple a des dimensions véritablement pharaoniques. Pas étonnant qu’il ait fallu 10 ans pour le construire. Mais c’est réussi.

Le temps file, on ne pensait pas passer autant de temps à Bai Dinh. Il nous faut filer si nous voulons profiter de Trang An.
Les grottes de Trang An (parking 15 000, entrée 200 000 vnd/pers)
Quand nous arrivons, il n’y a plus grand monde. Tant mieux car en temps normal, les canaux paisibles se transforment en véritables routes commerciales. Il y a ici trois circuits différents (renommés 1, 2, 3…). Nous optons pour le 1er où il y a le plus de grottes. Le 3ème étant principalement centré sur les lieux de tournage du film « King Kong skull island » (quand on disait de Tam Coc qu’on s’attendait à le voir surgir de n’importe où…).


Notre rameuse est une petite femme qui ne parle pas un mot d’anglais. Flavien est rapidement mis à contribution pour ramer mais au moins ça l’entretient un peu ! On traverse rapidement des tunnels étroits, parfois long de 600 m, qui débouchent sur des pains de sucre pourvus de jungle luxuriante. Au détour de certains, notre guide essaye de nous indiquer un point d’intérêt : « Tom bo, tom bo » on ne comprend pas, on cherche… ah « temple » ?…. la communication est difficile ! En effet au détour des rivières on découvre quelques temples jonchés sur les reliefs. Rien de folichon mais ils ajoutent un certain charme à l’ensemble. Si tu t’arrêtes à chacun d’eux pour les visiter l’excursion durera un peu plus de deux heures. Bon on avoue en avoir zappé quelques-uns, car on était plus venu pour les paysages. La visite a donc duré moins longtemps mais on a passé autant de temps sur l’eau.

Certains préfèreront Tam Coc, d’autres Trang An… nous on a aimé les deux. Ils sont différents. Les paysages changent. À toi de te faire une idée.
Nous rentrerons de nuit sans avoir eu le temps de faire Mua Caves. Qu’importe, c’est à portée de vélo depuis Tam Coc, nous le ferons demain !
Mua Caves
Facilement accessible à vélo (quand ils sont en bon état) depuis Tam Coc par une piste quasiment plate, nous optons pour cette option. La balade est très agréable au milieu des rizières et c’est écolo. (Bon ok, les vélos étaient prêtés gratuitement par notre guesthouse).
Gare à la dame au sifflet !
À 500 m de l’entrée, une femme se met au milieu de la piste et nous indique qu’il faut garer les vélos (moyennant finance bien évidemment). Un peu sceptique et nous rappelant d’une histoire lue sur un blog, Flavien sort son téléphone et vérifie. Nous sommes encore loin de l’entrée. Je commence à m’agacer (les vietnamiens et leur obsession de l’argent commencent à me taper sur les nerfs! Gagner de l’argent oui, être malhonnête, non!) J’essaye donc de passer sachant très bien qu’il ne s’agit pas du parking officiel mais la voilà qu’elle sort son sifflet tel un gendarme et qu’elle me barre la route!!! « Parking here ! Parking here ! » Je finis par la regarder droit dans les yeux en lui montrant mon attelle et lui dis d’un ton sec « cannot walk! ». Elle finit par céder bien à contre-cœur ! (Ben oui, je peux pas marcher 500 m, mais monter 450 marches pour le point de vue ne lui parait pas bizarre… Bref.) Cette scène, elle la joue à tous les touristes. Sous couvert d’une autorité qu’elle n’a pas, elle essayera de t’imposer son parking, le plus éloigné du site. D’autres suivront, bien moins véhéments mais poursuis jusqu’au resort au bout de la route. C’est lui qui délivre les tickets d’entrée (100 000 VND chacun tout de même) et il dispose d’un parking. S’il est plein, d’autres sont à proximité.
L’entrée est en fait détenue par un espèce de resort qui transforme actuellement les lieux en mini-parc d’attraction… Mais on vient ici pour le point de vue qu’offre le pain de sucre sur le paysage environnant. Après 450 marches, on arrive au sommet ! C’est superbe ! Attention toutefois, les marches sont hautes et étroites par endroit et très glissante par temps de pluie… Un peu galère pour ma cheville ! On restera en haut le temps des photos mais pas beaucoup plus, la météo n’étant pas au rendez-vous.


Nous poursuivons notre parcours avec le temple Thai Vi, situé au nord de Tam Coc. La piste qui y mène est très agréable, bordée de rizières et de pics karstiques !
Nous récupérons la route principale et poursuivons à l’ouest du village jusqu’au temple de Bich Dong. La route nous fait penser à celle du secteur de Trang An et le temple est mignon.

Bilan : on a littéralement adoré la région de Ninh Binh dont les paysages sont absolument sublimes. Quand on rêvait de Vietnam, on s’attendait à des paysages comme ça. Pains de sucre, végétation luxuriante, rizières verdoyantes, rivières, architecture… il y a de quoi faire !
Où manger à Tam Coc ?
Tous les restos se ressemblent dans la rue principale : mêmes menus, mêmes prix, même qualité.
On est tombé sur un beau canard grillé au barbecue. Même si on s’attendait à ce qu’il soit moins bon que dans le Lot, on a craqué. Le soucis c’est qu’ils le découpent sans aucune logique, vite fait au hachoir. On passe plus de temps à le dépiauter qu’à le manger. Il a pourtant bon goût ! Quel dommage !
Où dormir à Tam Coc ?
Green Garden Homestay : petits bungalows propres au milieu des rizières (attention moustiques voraces) mais proche de tout. Chambres avec clim, sdb privée. Prêt de vélo (qui auraient besoin d’une bonne maintenance!), location de scooter ou vente de billets de bus pour Cat Ba et la baie d’Halong avec des compagnies sérieuses. Seul bémol, l’anglais est sommaire ce qui ne facilite pas les requêtes. Le restaurant est moyen malgré des tarifs un peu élevés.
Moi, j’aime plus la baie d’Halong terrestre que la baie d’Halong maritime. J’aime des paysages merveilleux des montagnes, des forêts et la rivière de Tam Coc ou la baie d’Halong terrestre. Et un voyage à Ninh Binh est moins touristique qu’à Halong. La baie d’Halong terrestre est idéale pour ceux qui admirent de la beauté magnifique de la nature paisible.
J’aimeJ’aime