Après le Vietnam, direction le Laos et plus précisément Luang Prabang, premier stop dans ce nouveau pays. Les premières impressions sont très positives. Après avoir retiré quelques kips à l’aéroport, on rejoint facilement notre hostel en van. Ici, pas de klaxons, pas de circulation folle, tout a l’air calme et serein. On a la surprise de voir que la ville s’étend sur une langue de terre aux confluents du Mékong et de la rivière Nam Khan, entourée de collines verdoyantes et de forêts tropicales. Historiquement et culturellement, c’est la ville la plus riche du Laos. Les bâtiments du centre-ville sont quasiment tous d’anciens édifices coloniaux dans un remarquable état de conservation qui a valu à Luang Prabang d’être classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco.
La monnaie laotienne est le kip. À notre passage en mai/juin 2019, 1 € = 10 000 kips
Il y a de quoi faire dans le coin ! La ville elle-même nécessite 1 jour de visite à pied. Mais il faut rester plus longtemps pour explorer les environs qui sont exceptionnels. Voici selon nous ce qu’il ne faut pas manquer quand on se trouve dans la région.
Que faire à Luang Prabang ?
Les essentiels du centre historique de Luang Prabang
Nous avons adoré le centre de Luang Prabang qui dégage vraiment une atmosphère agréable. Nous avons passé notre premier jour à le visiter en partant du bout de la péninsule.
Le temple Wat Xien Thong (entrée : 20 000 kips = 2 €)
Wat veut dire temple en laotien. C’est notre préféré ! On retrouve ici une architecture proche de celle des temples thaïlandais avec des pans de toits qui descendent presque jusqu’au sol. Construit en 1560, le temple se trouve en très bon état de conservation car il se trouvait sous la protection de la royauté. Les différents édifices abritent la chapelle du bouddha couché, celle du bouddha sacré, du char funéraire du roi…



Bien sûr, il y a d’autres temples dans la ville qui valent aussi le détour. Nous avons continué notre chemin dans la rue Sakkarine jusqu’au prochain wat : le Bat Wat Sene (gratuit). Le temple étant fermé, on s’est contenté d’admirer le bouddha de 8m de haut, le magnifique bougainvillier et les pirogues de courses utilisés lors de la fête de Boun Ok Phansa. Cette dernière a lieu le dernier week-end d’octobre où de spectaculaires courses de bateaux ont lieu sur l’ensemble des villes et villages qui bordent le fleuve Mékong. Une pirogue peut contenir 50 personnes !

Plus haut dans la rue, on est passé par une petite ruelle qui nous a mené aux Wat Pa Phai, Wat Choum Kong et Wat Xieng Mouane. Ce dernier a une belle fresque sur son mur d’entrée ! On est passé devant le Heuanchan Information Center, une maison traditionnelle laotienne qu’on peut visiter.

Nous avons également visité le Wat Maï. Même s’il est très beau, je sens que je commence déjà à avoir ma dose. Il faut dire qu’ils ont tous le même style et que l’intérieur est souvent similaire. On a également visité les autres temples mais on a trouvé qu’ils ne valaient pas forcément le détour.
Admirer les bâtiments coloniaux de la rue Sakkarine
La rue Sakkarine est pourvue de superbes bâtiments coloniaux bordés de magnifiques frangipaniers, bougainvilliers et autres arbres magnifiquement fleuries. La balade est très agréable mais on souffre de la chaleur. Il semble qu’on ait retrouvé le niveau de chaleur du sud Vietnam. On fond littéralement ! Au cours de la promenade, on a même le plaisir de découvrir de nombreuses boulangeries détenues par des expats européens. Rien de mieux pour nous remonter le moral 😊


L’ancien Palais Royal et le musée
Entrée : 30 000 kips. Attention, ils sont très stricts sur les horaires, bien se renseigner. A droite de l’entrée se trouve le temple qui abrite le bouddha d’or. On ne peut l’observer que depuis l’extérieur et il est interdit de le prendre en photo. La légende dit que la statue aurait été coulée à Ceylan au début de l’ère chrétienne. On dit aussi que la statue aujourd’hui ne serait qu’une copie de l’originale. Toujours est-il que les laotiens la vénèrent !

Ensuite en face de l’entrée, on accède au Palais Royal qui est assez récent, car construit en 1904 sous protectorat français. Là aussi les photos sont interdites. On parcourt les différentes salles dont certaines sont très richement décorées comme la salle du Trône ornée de motifs en mosaïques de verre. Puis bien sûr, des objets précieux sont exposés un peu partout. Un visite qu’on a bien aimé.
Grimper au Mont Phousi pour le coucher de soleil
Juste en face du palais royal se trouvent des escaliers qui mènent au mont Phousi d’où on jouit d’une superbe vue sur la ville et le Mékong. Le soleil est sur le point de se coucher, c’est l’occasion d’y aller. On paie 20 000 kips chacun puis on entreprend l’ascension par les escaliers. De nombreux petits temples sont disposés dans des recoins rocheux le long de la montée. Arrivés en haut, on constate qu’il y a du monde ! La météo n’est pas idéale car le soleil se cache derrière les nuages. Mais en attendant, une classe de collégiens vient nous aborder. Leur professeur les emmène ici pour qu’ils échangent des mots d’anglais avec les touristes. Comme à Hanoi, la conversation est assez limitée car ils posent leur questions apprises par cœur mais ne pouvaient pas répondre à une question simple de notre part du type : « Combien de frères et sœurs as-tu ? » Mais l’ambiance est bon enfant et on rigole bien.



Faire un tour au night market
Dans la rue Sisavong Vang a lieu tous les soirs le night market. Les jus de fruits frais y sont délicieux et vraiment pas chers. On trouve toute sorte de babioles et de produits d’artisanat du coin : tissus, vêtements, objets en bois, pailles en bambou, café, thé, etc. Grand changement par rapport à celui de Hoi An où on est sollicité de tous les coins pour acheter. Non, ici les laotiens nous laissent tranquillement passer sans jamais nous forcer à regarder un produit… Ça fait du bien ! Il y a également de quoi manger sur le pouce pour quelques kips.
Assister au Tak Bat, l’aumône des moines
Le réveil va piquer ! Tous les matins dans la rue Sakkarine a lieu l’aumône des moines autrement dit la « quête matinale ».
Qu’est-ce que c’est ? Les moines bouddhistes ne vivent que des dons qu’ils reçoivent des fidèles puisqu’ils ne gagnent pas d’argent. Tous les jours à l’aube, les moines remontent la rue Sakkarine pour recevoir les offrandes que les bouddhistes ont préparé. En général les gens donnent du riz gluant ou de l’argent.
Chaque wat fait partir ses moines à coups de tambours entre 5h et 6h du matin… On a eu du mal à se lever mais le dernier jour on y est parvenu et c’est vraiment quelque chose d’unique. De plus, la lumière du matin donne à la scène une atmosphère particulière.

Attention cependant, nombre de touristes (surtout des asiatiques pour ne pas les citer) ne respectent pas vraiment la tradition et photographient les moines à 1 mètre d’eux. A tel point que le Tak Bat est menacé ! Alors stp, tiens-toi à l’écart pour prendre les photos et vêtis-toi d’une tenue respectueuse (épaules et genoux couverts). Autre possibilité, tu peux y participer et faire une offrande si tu es dans une démarche personnelle spirituelle. Mais on a vu bon nombre de touristes se mettre sur le trottoir des offrandes juste pour pouvoir les photographier de plus près. Hallucinant…


Goûter la cuisine laotienne au bord de la rivière Nam Khan
On était assez curieux de goûter la cuisine laotienne qui est méconnue dans le monde. Et nous avons eu une très bonne surprise. Elle est bonne, savoureuse et prend le meilleur de ses pays voisins tout en développant ses propres spécialités comme le lor lam, une soupe à base d’aubergines et de champignons gluants. On retrouve également la salade de papaye verte qu’il faut commander « not spicy » pour espérer pouvoir la terminer. Les currys sont nombreux et délicieux.
Nous avions de bons restaurants très bon marché à côté de notre guesthouse qui se trouvait au bord de la rivière Nam Khan. Quel bonheur de se poser ici après une longue journée et de déguster une Beer Lao bien fraîche ou un jus de fruits frais !
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Nous avons également visité le musée d’ethnographie. La visite n’était pas prévue mais on se dit que ce serait une bonne introduction à ce nouveau pays dans lequel on vient de mettre les pieds. Le musée est très bien fait. On en apprend plus sur les différentes ethnies et sur les instruments de musique qu’ils utilisent. Mais il n’est pas indispensable d’y faire un tour selon nous.
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Que faire dans les environs de Luang Prabang ?
Certaines agences organisent des excursions pour se rendre dans les points d’intérêts. Comme toujours l’avantage, c’est d’avoir un guide. L’inconvénient, c’est le prix et d’arriver sur les sites aux heures de pointe.
Le mieux c’est de louer un scooter pour être liiibre ! Prix : 100 000 kips la journée et nous avons utilisé 25 000 kips d’essence soit 22€ en tout pour 2 jours. C’est vraiment pas cher !
Se rafraîchir dans la sublime cascade Tad Kuang Si
Tad signifie cascade en laotien. La cascade Kuang Si se trouve à 30 km au sud de Luang Prabang. Cela paraît peu mais ne voulant pas passer les 50 km/h à cause des nombreux trous sur la route, on met entre 45 minutes et 1 heure.
Entrée : 20 000 kips. Après l’entrée on parcourt un petit sentier très facile (gare aux racines des arbres) qui nous amène d’abord devant des enclos où se trouvent des ours locaux. Le site est un centre de protection de ces animaux. Puis on arrive aux cascades qui nous font penser à celles d’Erawan dans l’ouest thaïlandais. La cascade est formée de différents bassins successifs où l’eau est d’un bleu laiteux magnifique. On te laisse juger d’après les photos. L’eau rafraichit parfaitement avec cette chaleur de fou. Flavien est frileux et sort vite fait. Moi j’en ai profité plus longtemps. Bon malgré tout je me suis mise sur les côtés car si on reste statique dans l’eau, on se fait bouffer la peau par les poissons…





Il y a également une autre cascade appelée Tad Sae mais de nombreux voyageurs avec qui nous avions discuté nous ont dit qu’il ne restait qu’un mince filet d’eau qui ne valait pas le déplacement. On est en fin de saison sèche. Mais le reste de l’année, parait-il qu’on peut même se baigner avec des éléphants à son pied.
Pour en profiter, on conseille de prévoir une grosse demi-journée.
Nous, on est revenus juste pour le coucher de soleil et on s’est arrêté au bord du Mékong pour l’immortaliser.

Les grottes de Pak Ou… ça vaut pas le coup !
Situé à 35 km au nord de la ville, on s’y est rendu en scooter et je crois qu’on a jamais eu aussi chaud de toute notre vie. On arrêtait pas de se répéter qu’on avait l’impression d’être dans un four. Toute la chaleur contenue dans le bitume remontait sur nous et l’air était vraiment suffoquant. Plus on roulait vite, plus on avait chaud ! Moins on roulait vite, plus on avait chaud… Ah, j’ai déjà dit ça ? Bon eh bien l’un ou l’autre c’est pareil, on dégouline, on fond, on pue, on ne rêvait que d’une chose… rentrer dans les grottes !

En arrivant dans la ville située rive est du Mékong, on paie 3000 kips de parking puis 26 000 kips de bateau pour la traversée.
Notées 3 « routards » dans le guide, on s’attendait à quelque chose d’exceptionnel. C’est le site bouddhique le plus célèbre des environs de Luang Prabang. Il s’agit de grottes sacrées dans lesquelles se trouvent des statues de bouddha, situées dans une falaise abrupte en aplomb du Mékong.
Qu’en est-il vraiment ? Je m’attendais un peu à un mini Dambulla (grottes sacrées au Sri Lanka). Que nenni messire ! Non et non ! Déjà, le chemin d’accès est sale et mal entretenu. Ensuite, les grottes en soit n’ont rien d’exceptionnel géologiquement parlant. Les bouddhas posés au fond de la grotte sont assez poussiéreux. On n’a pas vraiment senti la spiritualité du lieu… Tu l’auras compris. On a été déçus.
Ce qui est tout de même sympa c’est la vue qu’on a depuis les grottes sur le Mékong et l’inverse.
Si tu veux vraiment t’y rendre, le mieux c’est de prendre une excursion en bateau depuis Luang Prabang en remontant le Mékong. Tu profiteras de beaux paysages et auras le temps de t’arrêter le long du chemin pour admirer d’autres temples côté ouest. Mais ce n’est pas le même prix !
Au retour, on a voulu s’arrêter dans un village qui fabrique du Lao Lao Whisky : un nom bien commercial pour désigner l’alcool de riz local (50°). N’ayant pas trouvé de boutiques sur le chemin et se retrouvant littéralement dans la fournaise, on a vite abandonné. En fait, il fallait qu’on se rendre en contre-bas du village près du fleuve… bah oui, là où tous les bateaux de touristes s’arrêtent voyons. Pourquoi on y a pas pensé plus tôt ?
On avait même emmené notre petit casse-croûte acheté chez Le Banneton : baguette et terrine de canard au poivre vert. Et ne trouvant aucun point d’ombre sur le chemin, on a été contraint de le manger dans notre chambre d’hôtel… C’était quand même bien bon.

Bien sûr, il y a de quoi rester plus longtemps à Luang Prabang en faisant par exemple des randonnées le long du fleuve en traversant le pont de bambou, en se rendant en scooter rive nord du Mekong… les possibilités ne manquent pas !
Bilan : On a adoré Luang Prabang. Quelle belle entrée en matière pour ce pays dont on ne connait pas grand-chose. Il y fait bon vivre, on y mange bien, les rues sont belles, fleuries et calmes. L’environnement est superbe. On recommande à 100%. Impossible de passer au Laos sans s’y arrêter !
Où dormir à Luang Prabang ?
Villa Kee Lee : une guesthouse très sympathique sur Kingkitsarath road. Clim (archi nécessaire), très propre, lumineux. Petit dej correct bien qu’un peu limité en choix pour les bouches sucrées. Loue également les scooters et arrange les trajets en bus vers les autres villes.
Où manger à Luang Prabang ?
Rosella Fusion : Un petit resto qui ne paie pas de mine avec une superbe terrasse au bord de la rivière Nam Khan. Le service est attentionné, la nourriture est délicieuse, la bière coûte 0,50€… Parfait !
Tamarind : A deux pas de Rosella, la carte est un chouille plus travaillée. Les prix sont les mêmes. Mention spéciale aux saucisses locales, à la salade de papaye verte et à mes champignons poêlés au lait coco. Flavien a pris un bouillon local dont on ne se souvient plus du nom mais il y avait du chili-wood : du bois qui épice tout le plat ! Inédit !
Le Banneton : Le pain est comme chez nous (les prix aussi). Belle carte avec des quiches, des tartines travaillées, accompagnées de salade verte. Fait aussi épicerie avec des produits locaux. Parfait pour un casse-croûte franchouillard. Les glaces maison sont également très bonnes. Bref, une adresse qu’on a bien aimé.
Il y a aussi une boulangerie plus loin dans la rue nommée Zurich Bread Factory and Café qui a fait saliver nos papilles. Elle a l’avantage d’être climatisée mais on n’a pas eu le temps d’y passer ! Ben non, pour la première fois depuis longtemps, tous les restos testés étaient vraiment délicieux…
Bar Utopia : réputé être un des meilleurs bars d’Asie du Sud-Est. Rien que ça ! L’endroit est cosy : lumière tamisée, bougies, tables basses, coussins, matelas… vue sur la rivière et spot parfait pour admirer le coucher de soleil. Flav prend un shot de Lao Lao Whisky et moi un cocktail rhum/ananas. Bon, on trouve quand même qu’il est un peu surnoté. A défaut d’être un des meilleurs d’Asie, c’est au moins le meilleur de Luang Prabang.
Moi aussi j’ ai adoré Luang Prabang. Et après Hanoï ce fut vraiment une cure de silence , de sérénité et de zénitude. C’est un pays dans lequel j’aimerais retourner….
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Coucou Martine, je ne savais pas que tu étais déjà allée au Laos ! C’est vrai qu’après Hanoï, c’est tellement apaisant. On a vraiment aimé la ville et le pays de manière générale 🙂
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