De l’autre côté de la planète, à l’opposé du Brésil, il y a ? Le Vietnam ! Notre première destination asiatique après le Brésil. Nous atterrissons à Ho-Chi-Minh-Ville, encore couramment appelée Saïgon et allons remonter le pays du Sud au Nord pendant près d’un mois. Après 7 mois d’Amérique du Sud, on s’était habitué à la circulation dense et chaotique, aux villes gigantesques et à leur air pollué, à la chaleur écrasante… mais tout ça n’était rien comparé à Saïgon ! Cœur économique et plus grande ville du Vietnam avec près de 9 millions d’habitants, la ville est constamment en mouvement. Des milliers de scooters créent un vacarme pétaradant permanent (il y en aurait plus de 5 millions). La ville n’est pas vraiment belle, c’est vrai. Mais elle se livre peu à peu, quand on prend le temps de la parcourir à pied.
Nous avons plus de 26h de voyage derrière nous et la fatigue nous fait sentir spectateurs d’un autre monde fait de chapeaux coniques et de hordes de scooters. A notre arrivée dans l’hôtel du quartier routard, nous n’avons qu’une envie : dormir ! Il est 15h et Flavien m’en empêche pour me recaler. Au début j’approuve mais je deviens vite grognon et il finit par céder. Un tour de cadran de 18h à 8h du matin et nous voilà prêts à découvrir la ville.
Au moment de notre passage au Vietnam en avril/mai 2019, 1€ = 25 000 dongs (VND)
Que voir à Ho-Chi-Minh City ?
Nous commençons notre immersion asiatique en faisant un tour au marché Ben Thanh. Construit par les français en 1914, il servait de halles centrales. Il a gardé sa structure et une horloge caractéristique. On y trouve des étals de fruits, du poisson séché, des babioles en tout genre et des curiosités vietnamiennes. J’adore commencer la visite d’un nouveau pays par un marché car il permet de prendre le pouls de l’endroit où on est.
On se dirige ensuite vers l’hôtel de ville qui est l’un des rares bâtiments datant de l’époque coloniale. En face, se trouve l’hôtel Rex, un 4-étoiles célèbre qui était le QG des officiers américains. On peut rentrer dedans et demander à accéder au restaurant qui offre un beau panorama sur l’hôtel de ville ainsi que sur l’avenue Nguyen Hue, les « Champs-Elysées » de Saigon. Une large avenue (malheureusement en travaux lors de notre passage) bordée d’immeubles modernes.

On a ensuite repris la rue parallèle de Dong Khoi depuis la rivière Saigon. C’est l’autre artère chic de la ville, bordée de belles boutiques et bâtiments dont certains datent de l’époque française : le théâtre municipal, l’hôtel Caravelle… Le théâtre (1900) suggère vaguement le Petit Palais parisien. Au bout de l’avenue, on arrive à la cathédrale Notre-Dame. Rien à voir avec notre regrettée Notre-Dame de Paris. C’est une église qui a été construite de 1877 à 1880 dans un style néoroman. Pour être honnête, elle nous a fait penser à la basilique Saint-Sernin de Toulouse avec ses briques rouges !
Juste en face, la poste centrale (également construite par les français) ressemble à une gare ferroviaire. A l’intérieur, elle est supportée par une charpente métallique signée Gustave Eiffel. Au fond, le grand tableau de l’oncle Ho.
Comment traverser les rues au Vietnam ?
Pour suivre le parcours énoncé ci-dessous, il faudra s’aventurer dans les rues saïgonnaises et il nous a semblé utile de donner quelques conseils à ce sujet… La circulation au Vietnam est distrayante à observer… un peu moins à traverser ! De manière générale, le piéton n’a pas vraiment d’endroits où il se sent en sécurité entre les trottoirs envahis par les scooters (roulants ou garés) et les routes au trafic incessant… Alors voici les règles à suivre pour espérer survivre :
1- Les véhicules ont priorité sur les piétons et ce, même sur passages cloutés ! Difficile à concevoir, mais c’est comme ça.
2- Les véhicules (voitures, scooters, mini-bus, vélos…) ne s’arrêtent pas. Ils ne font qu’éviter les obstacles. De fait, malgré le trafic dense, il ne se forme jamais vraiment de bouchons.
3- Observe les locaux traverser pour comprendre la technique à adopter et encore mieux, traverse avec eux pour te protéger.
4- Attendre une « petite » accalmie avant de s’engager sur la route en regardant des DEUX côtés, j’insiste ! Beaucoup de scooters roulent à contre-sens et on se fait surprendre…
5- Une fois engagé, sois sûr de toi. Ne surtout pas montrer de doute car les véhicules en profitent pour s’imposer.
6- Avance lentement en gardant toujours contact visuel avec les conducteurs des deux côtés.
7- Ne sois pas surpris si tu te retrouves au milieu d’une route avec des véhicules de chaque côté. Ils vont t’éviter (normalement). Si tu es croyant, c’est le moment de prier.
8- Ne recule jamais ! Les scooters ne s’y attendent pas et vont te contourner par l’arrière. Si tu fais marche arrière, c’est un comportement imprévisible et l’accident peut avoir lieu.
9- Malgré tout cela, il faut garder à l’esprit qu’il faut un peu de chance pour que personne ne perde le contrôle ! Bon courage !
Que faire à Ho Chi Minh City ?
Le musée des vestiges de la guerre (entrée 40 000 vnd)
Le musée présente plus les conséquences de la guerre que ses raisons. Les parties qui nous ont marqué sont l’extérieur (Flavien a apprécié pouvoir regarder les énormes avions de guerre) et les photos horribles de la guerre notamment celles qui montrent les locaux ayant subi les conséquences des défoliants (napalm, agent orange).
Le musée de la ville de Ho Chi Minh (entrée 30 000 vnd)
Le musée se trouve dans une belle bâtisse coloniale quelque peu défraichie. Cela n’empêche pas les jeunes mariés de se faire prendre en photo ici… on fait avec ce qu’on a ! Il est plus intéressant pour son architecture que son contenu, il aborde néanmoins très bien l’histoire de la résistance vietnamienne, détails sur la guerre contre les français, etc.
Monter en haut de la tour Bitexco (entrée 200 000 vnd)
Un peu cher pour monter au 49ème étage de la plus haute tour du Vietnam. Mais il est vrai que de là-haut, la vue est sympa. Petit conseil : on se rend toujours dans ce genre d’endroit à la tombée de la nuit pour voir la vue de jour, et de nuit ! Ayant fait la Baiyoke Tower de Bangkok, on a été moins impressionné par la vue.
Que faire en dehors de Ho-Chi-Minh-City ?
Les tunnels de Cu Chi
Ils se trouvent autour du village du même nom à 50 km de Saïgon. Ce sont des galeries souterraines qui ont été creusées à la main par les Vietcong pour se réfugier et se mettre à l’abris pendant les différentes guerres (d’abord celle d’indépendance contre les français, puis contre les américains). Avec trois fois rien, énormément de pugnacité et des astuces ingénieuses, le peuple vietnamien a réussi à défaire deux des plus grandes puissances militaires. C’est aussi cette région surnommée le « triangle de fer » qui a le plus souffert des bombardements.
Il y a deux sites qui se visitent aujourd’hui : Ben Dinh et Ben Du’oc.
Comment s’y rendre ? Les transports locaux n’étant pas très étendus, nous avons préféré passer par une agence. Certes, on se retrouve sur le site avec plein d’autres groupes de touristes mais on gagne du temps. Le hic c’est que notre hostel nous a dit qu’on partirait avec TNK Travel (bonne agence) mais comme ils étaient complets, ils nous ont trouvé une place chez YTC sans rien nous demander… L’expérience était plus que décevante, groupe immense, guide anglophone mais avec un très fort accent, aux très mauvaises blagues et incapable d’expliquer l’histoire du site. A tel point que nous avons suivi le groupe en retrait et avons préféré écouté par-ci par-là les guides des autres groupes.
Que voit-on ?
Malheureusement, on regrette que le site ait été transformé en attraction touristique. Dès l’arrivée, on tombe sur un magasin de souvenir de très mauvais goût. A mi-parcours, on peut acheter des balles pour tirer à l’AK 47 ou au M-16 sur des cibles… On est peut-être vieux-jeu mais on a trouvé ça déplacé compte-tenu de l’horreur qu’ont vécue les habitants.
Passés ces détails, on découvre l’ingéniosité des habitants qui ont constitué un réseau sous-terrain de 200 km qui reliait villages et points de sortie cachés à la surface et sur la rivière… Mieux vaut ne pas être trop gros pour pouvoir passer à travers les trappes à la surface ! Sur le parcours, on découvre ensuite les différentes pièces reconstituées (cuisine, salle de réunion, etc) et les astuces des vietcong pour ne pas se faire repérer. Il fallait par exemple pouvoir faire circuler l’air dans les tunnels. Pour cela, les viets ont imité des termitières à la surface et y ont habilement percé des trous imperceptibles.


On ne visite les tunnels à proprement parler que sur une centaine de mètres. Ceux-ci ont été agrandis et malgré cela, l’étroitesse est vite éprouvante… en témoignent les genoux de Flavien. Ma cheville n’était pas encore opérationnelle, je me suis abstenue.

Il faut savoir que la zone des tunnels faisait partie de la stratégie américaine « Search and Destroy » (chercher et détruire). Ils voulaient rendre la zone impossible à vivre. Les avions bombardaient les pires saloperies du monde pour éradiquer tout signe de vie à la surface. Une fois fait, les américains ont envoyé des bergers allemands dans les tunnels, mais beaucoup furent trompés par l’odeur du poivre et ont marché sur des mines. Les américains ont alors voulu y aller eux-même mais leur gabarit les a empêché de progresser… ils ont ensuite envoyé leurs soldats d’origine mexicaine, plus petits, un échec aussi. Finalement, seuls ceux d’origine asiatique pouvaient avancer des les boyaux étroits mais ils finissaient souvent empalés sur des tiges de bambous empoisonnés dissimulés sous des trappes invisibles…
Un site intéressant pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire internationale. Mais le guide accompagnant change tout. Bien le choisir !
Le delta du Mekong
On consacrera notre prochain article entièrement au delta du Mekong
Infos utiles
Gare aux arnaques !
Les arnaques au taxi et sur les billets sont monnaie courante au Vietnam. Si on écrit dessus, c’est que malgré nos nombreux voyages on s’est fait cueillir comme des bleus ! Aucun doute que la fatigue (après autant de vol) a joué mais après 2 mois de Brésil à être sur le qui-vive en permanence on a aussi relâché notre attention en arrivant, bien mal nous en a pris. Alors profite de notre expérience pour ne pas te faire avoir.
Taxis : Le mieux c’est de prendre Grab, le Uber asiatique. Le prix de la course est fixé en avance, pas de mauvaise surprise. Si tu prends un taxi, ne prendre que les taxis officiels Mai Linh et Vinasun. Outre les routes à rallonge, il n’est pas rare que le compteur soit trafiqué. En général la prise en charge coûte entre 5 000 et 10 000 vnd. Au total une course en ville de 2-3 km doit coûter dans les 50 000 vnd. Si le tarif final atteint les 6 chiffres, le trafic (ou la distance) doit le justifier sérieusement…
Certains chauffeurs (même officiels) parlent un anglais très sommaire et certains en jouent (même quand on leur montre le nom en vietnamien) pour « faire une erreur » et vous amener au mauvais musée. Bien sûr, le compteur tourne toujours.
Arnaque aux billets: ATTENTION le billet de 500 000 vnd et celui de 20 000 sont très semblables pour ne pas dire identiques. Il est très fréquent que ton billet de 500 000 se transforme par magie en billet de 20 000. « Vous avez fait une erreur » et si tu n’es pas sûr de toi, ni une ni deux tu te fais extorquer de 480 000 vnd. Même chose, dans une moindre mesure, avec les billets de 200 000 et 10 000. Quand tu donnes un billet montre bien que tu sais ce que tu donnes (en l’énonçant à haute voix par exemple), si vous êtes deux contrôlez-vous. Tu auras plus de poids si vous êtes deux à tenir tête (calmement mais fermement) à ton arnaqueur.
Nous on a eu droit à la double arnaque le premier jour… Le ton était donné pour le reste du séjour !
Où dormir à Ho-Chi-Minh-City ?
Le meilleur endroit pour dormir pour pas cher est le quartier routard autour de la rue Bao Vien. On trouve des chambres entre 20 et 25€ pour 2, avec petit-déjeuner. Le problème (et d’ailleurs partout au Vietnam), c’est que tu auras soit une chambre lumineuse qui donne sur la rue et donc bruyante, soit une chambre avec une fenêtre qui donne sur un autre bâtiment ou carrément aveugle (sans fenêtre) et donc sombre. Nous avons dormir à Happy Saigon Hostel en retrait de la rue Bui Vien très animée de jour et de nuit. La chambre était grande mais sombre, petit-dej correct. On découvre avec stupéfaction que les douches n’ont jamais de paroi. On profite donc aussi du sol mouillé quand on va aux toilettes ou qu’on se brosse les dents.

Un autre endroit qu’on a presque préféré est Sunny Guesthouse rue Pham Ngu Lao. Chambres lumineuses et grandes. Le personnel est plus sympa. Seul inconvénient : pas de petit-dej mais ce n’est pas les adresses qui manquent aux alentours.
Pour ceux qui ont plus de budget. On conseille de se faire plaisir pour dormir dans des beaux hôtels du centre-ville, notamment ceux de la rue Dong Khoi.
Où manger à Ho-Chi-Minh-City ?
Rah, après le Brésil, on l’attendait cette bouffe vietnamienne ! Nems, rouleaux de printemps, nouilles de riz, bouillons… les saveurs changent et on est content ! Bien sûr, on retrouve souvent de la nourriture de rue ou « street food » mais on a préféré assurer pour commencer.
Dans le quartier routard : NAM vietnamese rue Dong Nguyen. Personnel sympa, grand choix de plats. Bon poulet aux noix de cajou ou au poivre et bons jus de fruits frais (demander la carte spécifique des jus de fruits).
Dans le centre : Propaganda bar, rue Han Thuyen entre la cathédrale et le palais de la réunification. Parfait pour se sustenter au frais à l’heure du déjeuner. On a pris des spring rolls. Ils étaient délicieux.
Les cafés : on découvre qu’au Vietnam, il y a des cafés à tous les coins de rue. Littéralement. Et la plupart du temps, ils sont vraiment très bons ! Par cette chaleur, impossible de passer à côté du fameux «Ca Phe Sua Da » autrement dit un café glacé avec lait concentré. Il y a autant de petits cafés indépendants que de chaines. Parmi elles, on a bien aimé Highlands, qui est un peu le Starbucks du coin, et qui se trouve toujours à côté des monuments les plus sympas mais les petits cafés ne sont pas en reste et sont parfois meilleurs.
2 réflexions sur “Visiter Ho Chi Minh-City et ses environs”