Après 4 jours de trek du Salkantay, nous voilà enfin arrivés à Aguas Calientes, dernier village au pied du Machu Picchu, le graal de tout voyageur ! Et pour cause, le site fait partie des 7 nouvelles merveilles du monde. Rien que ça ! Voici comment y parvenir !
Comment se rendre au Machu Picchu depuis Aguas Calientes ?
Deux options s’offrent à toi.
La première option consiste à prendre le bus depuis Aguas Calientes. 12 USD le trajet aller/personne pour environ 25 minutes de trajet. Pas donné-donné sachant que le premier bus ne part qu’à 5h30 pour arriver au sommet avant l’ouverture à 6h. Deux files se créent au petit matin : une pour acheter le billet de bus, l’autre pour prendre le bus. Eh oui ! Car tout le monde veut être à l’entrée pour l’ouverture et donc tout le monde vise le premier bus. La galère ! Si tu choisis cependant cette première option, prends au moins le billet la veille, il ne te restera plus qu’à faire la file pour monter dans le bus. Heureusement, il y en a toutes les 2/3 minutes. La machine est bien rodée !
Deuxième option : l’ascension à pied !
Nous n’avions pas fait 4 jours de marche et 84 km pour finir en bus. Nous décidons donc de partir à l’assaut du Machu Picchu à pied, malgré les réticences de Steph dues à sa mauvaise expérience d’il y a 8 ans. Il faut dire qu’elle était malade et qu’elle n’avait ni mangé, ni dormi la veille. Curieuse de voir si sa condition physique a évolué depuis et avec l’envie de bien finir le trek, il n’a pas fallu longtemps pour la convaincre.
La visite du Machu Picchu
L’ascension depuis Aguas Calientes
Nous nous levons à la même heure que ceux qui veulent prendre le bus (pas de perte de sommeil) à 3h30. Nous partons à 4h30 et marchons 20 minutes à l’aide de nos frontales jusqu’au pont de l’entrée de la réserve, au fond de la vallée. Nous attendons l’ouverture à 5h pour pouvoir le traverser et débuter l’ascension.

Les marches hautes et inégales, 1h30 de montée, de suée et de souffrance hantaient les souvenirs de Steph depuis 8 ans… Résultat : après une bonne suée et 50 minutes de marche au lieu de 1h annoncée par le guide, nous voilà en haut ! Surprise par sa « performance » physique, Steph se congratule dès l’arrivée au sommet et laisse éclater sa joie. Il est vrai que le trek nous a peut être préparé physiquement à cette ascension, mais il faut bien être conscient de la difficulté de la montée, même si celle-ci n’est pas longue. On parle littéralement d’une heure à ne monter que des marches.
Nous retrouvons le reste du groupe qui est gentiment monté en bus et qui, au final ne nous a précédé que de 10 minutes. Le site ouvre ses portes quelques minutes plus tard et nous partons enfin à sa découverte.
La découverte du site
Une dernière petite montée et nous voilà arrivés dans le secteur de la Guardian House (maison du gardien), d’où sont prises les photos clichés du Machu Picchu.

C’est sublime !
On voit des centaines de photos, de films, des reportages. On a l’impression qu’on connait déjà le site et on a même peur d’être un peu déçu. Il n’en est rien ! Non seulement le site en lui même est hallucinant, de part sa grandeur ou son architecture mais aussi, et surtout, par sa situation. Nous sommes sur un aplomb rocheux dont trois côtés sont des falaises au pied desquelles coule le Rio Urubamba. En face du site, d’autres pics karstiques surplombent le rio et amplifient la magie du lieu. La météo est nuageuse mais correcte ce qui nous permet d’apprécier toute la beauté du site.
Quelques règles du site : le guide nous accorde quelques minutes pour prendre des photos. Parmi elles, nous décidons d’en faire une en sautant. Nous sommes interpelés par une personne qui se dit être guide, qui nous reproche de ne pas avoir pris connaissance des règles du site (ce que nous avions fait) et qui nous informe que c’est interdit. Surpris de ne pas avoir vu ce point nous reprenons le ticket et lui montrons qu’aucune restriction de ce type n’est mentionnée, auquel cas nous l’aurions respecté. Le ton monte, il est fait appel à un gardien. Nous gardons notre calme et faisons redescendre le ton. Après explications il s’avère qu’il existerait plus de 32 règles et qu’elles ne sont pas toutes communiquées aux visiteurs. Comment les deviner ? Afin d’éviter toute altercation (voire expulsion), nous te suggérons de bien en prendre connaissance. Nous avons supprimé nos « photos illicites » , comme demandé, et avons continué la visite sans encombre (même si après vérifications sur le net nous n’avons toujours pas trouvé la-dite règle et que nous avons constaté que beaucoup d’autres avaient été largement enfreintes sans la moindre considération, au détriment du site… ).
L’histoire du site
La visite guidée se poursuit par l’histoire de la (re)découverte du site en 1911 par Hiram Bingham, un explorateur américain. La vocation du site étant trop incertaine (lieu de culte, résidence éloignée d’exercice du pouvoir pour l’Inca, résidence de repos…), on ne peut que passer rapidement sur ces hypothèses. Comme toujours avec cette civilisation qui ne connaissait pas l’écriture, de nombreux mystères demeurent. Ce que l’on sait c’est que la cité aurait été construite par Pachacutec à la fin du XVème siècle et aurait abrité quelques centaines de personnes à son apogée (1000 au grand maximum) avant d’être abandonnée pour éviter qu’elle ne tombe aux mains des espagnols.
Nous poursuivons avec la zone agricole (les terrasses), où nous croisons quelques lamas, (au plus grand plaisir de Steph) puis la zone urbaine.

Cette zone urbaine se décompose en deux parties, la ville haute, où sont situés les temples et les habitations des nobles.
Ici, les murs sont en pierre taillées à la perfection contrairement à la ville basse, secteur d’habitation de la population, où l’on a recourt à de la pierre simple et du mortier. Proche de la place sacrée (dans la ville haute) se trouvent les plus belles réalisations.
Le grand temple et son immense autel monobloc, le temple des trois fenêtres, l’Intiwatana et sa pierre angulaire, sorte de calendrier solaire. Un peu plus bas, le temple du soleil et celui du Condor valent également le déplacement. Nous avons ensuite erré dans la ville afin de bien s’imprégner du site.

Le Wayna Picchu et la Montaña
Quand nous avons réservé notre trek du Salkantay, nous souhaitions monter au Wayna Picchu, tu sais, cette montagne en fond de toutes les cartes postales !


Malheureusement toutes les places étant vendues, nous nous sommes rabattus sur la Montaña. Il s’agit en fait de la montagne qui a donné son nom au site. On peut monter au sommet en 1h et redescendre en 40 minutes. Mais attention tu disposes d’un créneau d’une heure (entre 9h et 10h) pour débuter l’ascension. Sans quoi l’accès te sera refusé. Les nuages couvrant le sommet de la Montaña, et la fatigue du trek se faisant sentir, nous avons préféré profiter du site au maximum.

Nous en avons profité pour aller voir le pont de l’Inca (30 petites minutes de marche sur la partie haute du site du côté opposé au chemin de la porte du soleil) dont l’intérêt réside dans le chemin étroit qui y mène, à flanc de falaise. Evite de glisser !

Vrai / Faux : les rumeurs concernant la visite du Machu Picchu
Depuis la dernière visite de Steph il y a huit ans, bien des choses ont évolué. Nous avions entendu beaucoup de rumeurs, il est temps de faire un point dessus.
On ne peut plus se balader n’importe où, il existe un sentier banalisé: VRAI
Afin de protéger le site de dégradations dues à l’afflux touristique, deux sentiers banalisés ont été mis en place. Il existe en théorie, un sens de passage unique qui n’est pas toujours respecté. Même si on regrette de ne pouvoir nous balader à tout va, on ne peut qu’encourager cette démarche qui a pour but de protéger le site afin que d’autres générations en profitent.
Il est obligatoire de visiter le site avec un guide : FAUX
Tu peux largement te balader sur le site (enfin sur le sentier banalisé) au gré de tes envies. Sache juste qu’il n’y a aucune explication. Selon nous, s’il y a bien un endroit où il faut prendre un guide, c’est celui-ci !
Je dois réserver mon billet des mois à l’avance : VRAI et FAUX
Vrai si tu veux aussi visiter le Wayna Picchu ou la Montaña. Les places sont limitées à 200 personnes par jour donc il faut s’y prendre en avance.
Faux si tu ne souhaites que visiter le Machu Picchu. Dans ce cas, tu peux acheter tes billets la veille au soir à Aguas Calientes.
Mon billet n’est valable que pour 4h: VRAI
Il faut savoir que depuis juillet 2017, pour répondre à la demande de l’UNESCO de protéger le site (ils recommandaient de descendre à 1000 visiteurs quotidiens au lieu des 2500 actuels) votre billet est décomposé en 2 tranches horaires : 6h-12h ou 12h-17h30 MAIS si vous arrivez à 6h, il ne vous est pas possible (en théorie) de rester jusqu’à 12h. Votre billet n’est valable que 4h (si vous êtes de la tranche 6h-12h et que vous arrivez à 11h vous avez jusqu’à 15h…). Dans les faits aucun contrôle (pour le moment) à la sortie. Nous sommes même sortis à 12h45 en étant arrivés à 6h. Mais il n’est pas impossible que ça change. Sache que 4h suffisent à peine à appréhender le site. Toute excursion au Wayna Picchu ou à la Montaña (en supplément) après la visite guidée ne seraient plus possible dans ce laps de temps. Ce qui pourrait expliquer l’absence de contrôle aujourd’hui.
Mon entrée est une entrée unique: VRAI
Même si ton billet est valable 4h, l’entrée est unique. Si tu sors tu ne pourras plus rentrer ! Comme les toilettes sont à l’extérieur (c’est stupide mais c’est comme ça), pense à prendre tes précautions avant d’entrer. Seule exception : si tu as pris un billet pour le Wayna Picchu ou la Montaña, tu as droit (à un tour aux toilettes, quelle générosité… ) à une deuxième entrée dans la plage horaire correspondant au billet.
Une fois sortis du site après 4 jours de trek et la montée, on sent nos jambes un peu ramollos quand même. On hésite à descendre en bus. Mais n’ayant pas pris de billet et voyant les files d’attente pour l’acheter et pour prendre le bus, nous décidons de redescendre à pied. Après tout on est masochistes et puis c’est plus facile dans ce sens non ? Au bout de 40 minutes nous sommes en bas et nous marchons 20 minutes sur du plat pour rejoindre Aguas Calientes où un repas bien mérité nous attend. Nous prenons le train vision 360° de la compagnie Inca rail pour rejoindre Ollantaytambo. Les paysages sont superbes. En 1h50, nous passons d’un paysage subtropical à un paysage montagnard semi-désertique. Le minibus nous récupère et nous ramène sur Cusco, épuisés mais avec des images inoubliables plein la tête.
Infos pratiques
Comment se rendre au Machu Picchu depuis Cusco ?
Option 1 : le train.
Depuis la gare de Poroy à Cusco, on peut directement rejoindre Aguas Calientes. Ca semble simple comme ça mais peu de voyageurs choisissent cette option. Pourquoi ? Parce que cette ligne de train, gérée par Perurail et Incarail, est l’une des plus chères au monde en terme de prix/km.
On te conseille de prendre un minibus jusqu’à Ollantaytambo (ou encore mieux, essaie de t’arranger pour terminer la visite des sites de la vallée sacrée à Ollantaytambo) et de prendre le train à partir de ce point. Ca diminuera (un peu) le prix du billet. Pour information, notre billet de train retour Aguas Calientes-Ollantaytambo (compris dans le prix du trek du Salkantay) a coûté 89$…
Option 2 : le bus
Depuis Cusco, il n’existe pas de connexion directe. L’option la plus courante consiste à prendre un minibus jusqu’à Hidroeléctrica (6h de route), puis de marcher pendant 2h30-3h le long des rails ou de prendre le train. (20$ le billet pour 12km…) Cela reste moins cher que de prendre le train depuis Ollantaytambo.
Option 3 : le trekking
Au départ de Cusco, de nombreuses agences proposent différents treks. Découvre les détails des différentes possibilités sur notre article du Salkantay.
Dernier trek non-énoncé, Choquequirao. Il s’agit généralement d’un trek (assez difficile) de 4 ou 5 jours vers les ruines du même nom, sans passage au Machu Picchu. Mais tu peux également le faire en 7-8 jours pour atteindre le site sacré !
Canon votre article! Bravo Steph d’avoir rangé le mauvais souvenir d’il y a 8 ans (!!!) aux oubliettes 🙂 Bisous à vous deux!
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Merci Lisa!! Vos photos d’Asie font rêver, profitez bien et gros bisous de notre part 🙂
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