Après Otavalo, nous nous dirigeons vers le Sud et plus précisément vers la ville de Cuenca, dernière étape équatorienne avant notre passage au Pérou.
3ème ville de l’Equateur par sa population, perchée à 2500m d’altitude, en voilà encore une dont tout le centre historique est inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco.
La première impression quand nous arrivons est la même que celle de Quito : un concert de klaxons, de fumées noires de pots d’échappement qui nous enlèvent le peu d’oxygène présent. De l’air pur à cette altitude ? Que nenni. Et pourtant, en creusant un peu, le charme de la ville se révèle petit à petit et nous avons largement trouvé de quoi nous occuper pendant deux journées. En outre, Cuenca a été élue en 2017 « meilleure destination pour des vacances courtes en Amérique du Sud ».

Le centre historique
Le plus facile pour découvrir le centre de Cuenca est de participer au « free walking tour« , autrement dit une visite guidée et gratuite, qu’organise l’office du tourisme tous les jours à 10h00. RDV devant l’office du tourisme au sud de la Plaza Calderón 5 min avant. La guide effectue la visite en espagnol et en anglais, génial pour saisir tous les détails ! Tu passeras forcément devant la Catedral de la Inmaculada Concepción, la Plaza Calderón, les rues adjacentes à l’architecture coloniale, le mercado 10 de agosto et bien d’autres incontournables.
La visite se termine par le musée de la Paja Toquilla : le fameux chapeau Panamá qui est bel et bien équatorien ! Pour ceux qui ne le savent pas encore, je voue une dévotion toute particulière à ce dernier et j’étais donc au paradis. Sauf que, investir dans un vrai Panamá pour le voir se détériorer au fil de nos voyages m’aurait fait mal au cœur. Donc, je n’en ai pas acheté… On devra revenir !
Les fameux panamá sont originaires de la région de Cuenca. La paja toquilla, seule paille utilisée pour l’élaboration des couvre-chefs est endémique de l’Equateur. Mais alors, pourquoi s’appelle-t-il panamá ?
Pendant la construction du canal de Panamá, les ouvriers portent ce chapeau pour se protéger du soleil. Lors de sa visite en 1906, Théodore Roosevelt arbore également le fameux couvre-chef et le nomme le « Panama Hat », une erreur que les équatoriens regrettent encore aujourd’hui.
La qualité et la finesse de la paille détermine le temps passé à fabriquer un chapeau. Moins on voit les détails du tressage, plus celui-ci est délicat et long à créer. Le prix d’un panamá peut varier de 25$US pour un chapeau tressé en 2-3 jours jusqu’à 2000$US pour un chapeau Montecristi qui nécessite plus de 8 mois de travail !
Dernière chose à savoir : le panamá n’est pas une forme de chapeau, mais une matière et un tissage de la paille Toquilla. On peut très bien trouver des panamá sous forme de capeline, par exemple.
Au final, on recommande vraiment cette jolie balade d’environ 2h30 qui se fait dans la bonne humeur et qui donne un bel aperçu de Cuenca. Bien sûr, si la visite t’a plu, il est recommandé de laisser une participation à la fin. Libre à toi de le faire ou non.

Après, le tour, nous nous sommes rendus au Museo de las Culturas aborigenes qui abrite une collection privée de plus de 5000 objets des cultures amérindiennes d’Equateur. Notre avis : une présentation un peu confuse. Le livret d’explication ne fait que décrire les objets là où on s’attend à en apprendre davantage sur leur fonction. Je dois avouer qu’on a un peu décroché. Entrée : 8$US.
En continuant vers l »est de la ville, on tombe sur le Museo Pumapungo dont l’entrée est gratuite. Ce musée, un peu austère, abrite sur plusieurs étages des sections artistique, numismatique, ethnographique et archéologique. Les plus intéressantes sont sans conteste les 2 dernières. On retrouve dans la section ethnographique un parcours retraçant l’histoire des principales ethnies du pays avec coutumes et costumes. Le point fort de cette section est indiscutablement la partie présentant les Shuars, renommés « Indiens Jivaros » par les colons espagnols, connus pour leurs coutumes des Tsantzas ou réduction de têtes. Il est très rare de pouvoir en observer des vraies et le musée possède une des meilleures collections au monde ! C’est à la fois fascinant et dégoûtant. Âmes sensibles s’abstenir ! L’autre partie intéressante se situe à l’extérieur. En effet, le musée se trouve à l’emplacement du site inca de Tomebamba. Il reste donc quelques vestiges à visiter dans un parc agréable. Bref, nous avons beaucoup apprécié cette visite.
Pour revenir vers le centre, il y a une très agréable promenade le long du rio Tomebamba qui sépare de manière naturelle l’ancienne ville de la nouvelle.
Où dormir ?
Nous avons dormi à La casa Cuencana. Accueil chaleureux, chambres propres, cadre sympathique, au calme, très bien située. On a payé 20$ la nuit pour une chambre double avec sdb privée. On recommande !
Où manger ?
Pas vraiment de coup de cœur mais voici nos expériences.
Petit-déjeuner :
On a testé le Cafe de Nucallacta qui était à une cuadra (=un pâté de maison en espagnol) de notre hôtel. Cadre sympathique et tarifs raisonnables.
Sinon, il y a de nombreux cafés très charmants autour de la plaza Calderón, qui proposent des formules petit-déj à des tarifs corrects.
Déjeuner :
Pour les petits budgets, rien de mieux que le Mercado 10 de agosto ! On y a goûté l’hornado, cochon entier grillé. Entre 3 et 5$US l’assiette selon la taille choisie. On s’est régalé. En revanche, on a été un peu déçus par nos jus de fruits. On est peut être pas tombé sur le bon stand.

Sinon, on tombe facilement sur des petits restos proposant l’almuerzo dont je parlais déjà dans l’article sur Quito.
Dans les environs de Cuenca
Les activités ne manquent pas autour de Cuenca. Du parc national Las Cajas jusqu’aux petits villages de la région comme Sigsig, cœur de la fabrication des fameux Panamá, Chordeleg, spécialisé dans la céramique et l’orfèvrerie ou encore le complexe archéologique d’Ingapirca, principal site inca du pays, tu trouveras forcément ton bonheur.
On aurait aimé y rester plus longtemps pour pouvoir découvrir quelques uns de ces sites.
« Malheureusement » pour nous, il est temps de partir vers le Pérou. Nous avons eu un véritable coup de cœur pour l’Equateur et devrons revenir pour le découvrir plus en profondeur ainsi que d’y intégrer les Galapagos 🙂
Comment passer de l’Equateur au Pérou ?
Nous avons pris le bus de nuit de la compagnie Transportes Azuay à destination de Chiclayo. Départ du terminal de bus à 21h, on arrive à la frontière aux environs d’1h du matin, il faut descendre pour les formalités administratives. Compter 1h au poste de frontière. Arrivée à Chiclayo à 11h le lendemain matin. Coût du billet : 25$US
Malheureusement, nous avons été témoins d’une scène assez triste car de nombreux migrants vénézuéliens sont amassés le long des bâtiments dans l’espoir d’obtenir des papiers temporaires pour fuir la crise qui sévit actuellement dans leur pays.
C’EST DANS CES MOMENTS-LÀ QU’ON MESURE LA CHANCE QUE NOUS AVONS D’ÊTRE FRANÇAIS !!